Comment diminuer les 500 décès dus à la lenteur ?

 

Les bouchons lyonnais

Les bouchons lyonnais

Comment diminuer les 500 décès dus à la lenteur ?

La pollution provoque 15 fois plus de décès en ville que les accidents

Rappelons que la pollution provoque plus de 500 décès prématurés par an à Lyon et que la circulation des véhicules thermiques est responsable des deux tiers de la pollution par les oxydes d’azote et d’un tiers de la pollution par les microparticules.

Grâce aux normes Euro, les émissions de pollution par les véhicules thermiques ont été divisées par plus de 10 en 15 ans.

Pourquoi la lenteur des voitures tue plus que la vitesse ?

Concernant la pollution, contrairement à ce que l’on entend souvent, ce n’est pas la vitesse qui en est la cause en ville, mais c’est la lenteur qui cause la pollution, en dessous de 50 km/heure. A 10 km/heure une automobile pollue autant qu’à 130 km/h, et à l’arrêt infiniment plus.

Les émissions routières de polluants atmosphériques dépendent fortement de la vitesse des véhicules comme l’illustrent les graphiques du SETRA (devenu CEREMA).

(voir l’article du SETRA de 2009).

En résumé, à vitesse constante, le minimum d’émission de pollution des voitures à moteur thermique (qui constituent 99% des véhicules) se situe entre 60 et 70km/h, est acceptable à 50km/h, et est accru de 50% environ à 30km/h.

Créer des zones de circulation à 30km/h, accroît localement la pollution de 50%.
Ce sera la cas sur toute la rive gauche à Lyon

Réduire la pollution en fluidifiant la circulation à 50 km/h

Mais qu’en est-il à des allures variables, avec des ralentissements et des accélérations répétées. D’abord, cela détériore les moteurs diésel et les rendent polluants. Les études sérieuses sur ce sujet politiquement délicat ne sont plus effectuées en France. Pour avoir des résultats sérieux, il faut se référer à des études suédoises. Les chercheurs ont équipé divers véhicules pour effectuer des mesures instantanées de consommation et de pollution.

Les variations de vitesse multiplient la pollution :
– dans un rapport 2 pour accélérer après un ralentisseur de type plateau,
– dans un rapport 3, si la voiture s’arrête au feu rouge,
et multiplient les émissions de CO2,
– dans un rapport 3, pour franchir plateau,
– dans un rapport 4, si la voiture s’arrête au feu rouge.

Les ralentisseurs et feux tricolores multiplient la pollution urbaine, contrairement aux objectifs d’amélioration de la qualité de l’air.

Pour réduire la pollution en ville et ses dangers sanitaires, il faut donc : 
– synchroniser les grands axes à 50km/h, en pilotant les feux par le système CRITER,
– éviter d’implanter des zones 30, sauf dans des zones résidentielles à trafic infime,
– étudier l’urbanisme pour éviter les bouchons (qui créent des ralentissements et des accélérations).

La vitesse à 50 km/h optimise le débit

D’ailleurs, la vitesse de 50km/heure a l’avantage de maximiser le débit, donc de réduire la probabilité de bouchon.
Comme le montre le diagramme suivant, tiré d’une étude du CERTU (Comprendre la circulation automobile de 2009). Dès que le vitesse moyenne des véhicule descend à 30km, le débit chute rapidement et un bouchon résiliant se forme.

Relation entre vitesse et débit de trafic

Relation entre vitesse et débit de trafic (CERTU 2009)

En ce sens, une vitesse continue, adaptée à la voie, limite les bouchons créateurs d’excès de pollution.

 

Intérêt de la régulation pour fluidifier le trafic

L’intérêt d’une régulation auto-adaptative pour fluidifier la circulation serait donc de :

  • sécuriser la circulation en incitant les automobiles à respecter la vitesse de 50km/heure,
  • minimiser la pollution (NOx et PM), en faisant fonctionner les moteurs au régime optimal,
  • limiter les successions d’accélérations-freinages génératrices de pollution qui dégradent les moteurs,
  • minimiser la consommation de carburant et émissions de CO2 par des moteur en régime régulier,
  • fluidifier le trafic ce qui bénéficie aussi aux transports en commun,
  • optimiser le débit des axes de circulation,
  • minimiser le temps des usagers avec les économies et le confort qui en résultent,
  • respecter les règles de l’Union Européennes de non dépassement des seuils de pollution,
  • être économique, le coût d’investissement étant inférieur à celui d’autres aménagements.