La ZAC des Girondins

Le projet de ZAC des Girondins et du terrain de Nexans à proximité constitue actuellement le projet majeur d’urbanisme de Gerland, après celui de la ZAC du Bon Lait et avant celui de Fontenay, près de la place des Pavillons ou de la rue de Gerland. Ce projet a fait l’objet d’une demande d’avis de la DREAL et d’une enquête publique.
Ces 2 démarches ont conduit à des remarques concernant l’inadéquation du projet :

  • aux Plans (SCoT et ses déclinaisons) d’une part et
  • aux demandes des habitants d’autre part.

Ces discordances sont présentées dans le document joint.

2.1.  La poursuite inexorable du projet de la ZAC des Girondins

Ce Lundi 15 décembre 2014, l’autorisation de poursuivre le projet de ZAC des Girondins a été demandée aux élus du Grand Lyon et obtenue.

Quelques jours auparavant le CIL avait envoyé la lettre suivante aux élus (avec en annexe le document plus détaillé) :

« Ce lundi sera délibéré en Conseil du Grand Lyon sur la poursuite du projet de la ZAC des Girondins,
Le sujet a fait partie des questions hors thème posées par le CIL Gerland Guillotière au CA avec CICA du 7ème.
La rénovation de ce quartier, avec 2400 logements nouveau, dans une première phase et près du double avec les constructions proches, un projet majeur d’évolution du 7ème arrondissement et on peut même dire de Lyon, avec l’ambition de constituer la 3ème « centralité » avec la Part Dieu et la Confluence.

Le projet a comme objectif (en conformité avec les plans) :

  1. créer une 3ème centralité tertiaire à Lyon,
  2. construire des logements adaptés au développement des emplois dans le 7ème,
  3. proposer une architecture ambitieuse,
  4. prévoir les équipements publics nécessaires pour en faire un véritable quartier de vie,
  5. aménager suffisamment d’espaces verts,
  6. assurer l’accessibilité au réseau de déplacements national et international.

Or aucun de ces objectifs n’est atteint par le projet dans son état actuel.

Pas de vraie centre tertiaire aux Girondins

Cette centralité ne sera pas organisé (comme demandé par les habitants lors du café-concertation organisé par la municipalité à propos du projet-Gerland et par le CIL), autour d’une place regroupant le stationnement, les commerces, des terrasses de café-restaurants, les services (école, poste, DAB, salles de réunion…), des jeux, des espaces verts
Ce projet de place initialement présent dans les précédents projets a été abandonné.
L’école est au Nord-Ouest, les commerces au Sud-Est, les parkings nulle part etc…
L’allée verte ne suffira pas à assurer la centralité, pas plus aux Girondins qu’au Bon Lait.

Pas d’adaptation des logements aux emplois à la ZAC des Girondins

Comme le préconise le SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale du Grand Lyon), il faut aménager la cité avec un objectif de proximité, entre les emplois et l’habitat. Or les emplois qui se développent au Sud du 7ème sont pour la plupart des emplois de haute technicité. Les plans (SCoT…) demandent des « immeubles de niveau international de haute qualité architecturale et fonctionnelle ». En revanche, le projet des Girondins est fondé sur 60% de logements sociaux ou aidés. Ceux-ci viennent s’ajouter aux nombreux logements aidés déjà construits ou prévus dans Gerland, au Bon Lait, près de la Place des Pavillons, de la place des docteurs Mérieux, près de la rue de Gerland. En conséquence, le concept fondamental des plans, de proximité entre emploi et domicile ne pourra être respecté à Gerland. Comme le disait l’ancien maire du 7ème, les Gerlandais allant travailler en périphérie croiseront les employés cadres à immigrer depuis les quartiers huppés de la Métropole.

De plus, toutes les solutions sont bonnes pour densifier afin de compenser les coûts sociaux de la construction de la ZAC, par exemple de réaliser des tours entre R+14 et R+18 en discordance avec l’esthétique générale, afin d’y commercialiser à prix d’or les appartements dans les étages supérieurs.

Pas d’architecture de niveau international dans la ZAC des Girondins

Contrairement au plans et comparée aux projets antérieurs abandonnés (voir en PJ), la conception urbanistique et architecturale du projet m’apparait d’une banalité à pleurer. Les quelques tours de R+14 à R+19, hétéroclites, contraires aux souhaits des habitants et aux promesses de Gérard Collomb, même si la hauteur inférieure à 50m ne permet pas de les traiter de Grande Hauteur, mais seulement d’une Belle Hauteur (très moche).

Les services publiques prévus

Donnons l’exemple des écoles.

A terme, pour les 2400 logements plus les logements déjà construits au nord de la ZAC,  les 18 classes  conviendront statistiquement pour les besoins de plus de 3000 logements.
On peut cependant regretter que l’école soit complètement décentrée, ce qui incitera les habitants à emprunter leur voiture pour gagner du temps.

Par ailleurs, des classes de collège seront nécessaires, mais aucun collège n’est envisagé dans les plans.

Hormis un terrain de basket qui figure sur le plan actuel de la ZAC, les équipements sportifs se trouvent à la ZAC du Bon Lait (gymnase, terrain de foot), mais sont déjà saturés, .

L’emplacement d’une poste est souhaité mais pas encore prévu.

2.6.  Des espaces verts peu visibles

Le projet fait état de la voie verte de Fontenay, mais les îlots « crénelés » sont quasiment fermés (en O ou en delta), alors que des îlots ouverts (en U ou en H) permettraient aux passants de voir la verdure et aux habitants de ne pas se sentir enfermés dans une caisse de résonance.

L’îlôt Bouyghes depuis l’espace vert.

Peu d’accessibilité pour entrer et sortir de Gerland

Le quartier de Gerland connaît, pendant des heures, des embouteillages qui bloquent le trafic automobile pendant des heures et empêchent le matin l’accès au quartier et le soir les habitants d’en sortir. Comme préalable à l’augmentation de 20% de la population de Gerland il conviendrait de prendre toutes les mesures pour fluidifier la circulation aux accès de Gerland, avant d’aggraver les problèmes. La pollution, hors normes européennes, qui en découle pose à ses habitants et posera de plus en plus de graves problèmes d’exposition et donc de santé (500 décès prématurés en Métropole).

Conclusion

Hélas, le diable niche dans les détails (et pas dans les intentions dont l’enfer est pavé).

Il aurait fallu, consulter davantage la population sur les fondamentaux de l’urbanisation ou suite aux remarques déposées lors de l’enquête publique sursoir quand il était encore temps à l’exécution du projet, afin de l’amender pour le mettre en conformité avec les plans et avec les objectifs qu’il avance. Pour ce faire, il aurait fallu prendre en compte les demandes de concertation exprimées, lors des ateliers et du café-concertation sur le projet Gerland, de la part des habitants du quartier, du Conseil de Quartier et des associations comme le CIL Gerland Guillotière Jean-Macé, ceci tant que les effets induits, sur la circulation notamment n’auront pas été traités et prévenus, par un ensemble de mesures adéquates (dont nous fournissons ci-après une liste). »

Pour mémoire les dispositions susceptibles d’améliorer les accès à Gerland seraient des moins au plus structurantes :

  1. un plan de feu mieux étudié laissant plus de temps de passage aux flux Nord-Sud,
  2. un plan de feu « heures de pointe », avec allongement de phase des axes d’entrée le matin et de sortie le soir,
  3.  un « tourne à droite » sur le pont Pasteur, avec un élargissement à droite de la chaussée avant le pont,
  4. une détection de présence sur la voie mode doux, rue de Varille,
  5. 3 voies sur le pont Pasteur pour l’évacuation de Gerland et 2 voies pour l’entrée (au lieu du contraire), sachant que l’affectation de la voie centrale pourrait aussi être modifiée selon les horaires,
  6. la synchronisation de trafic, calée sur le rond point, à 50km/h, des voies sortantes et des voies entrantes,
  7. une mise en sens unique Sud-Nord de l’avenue Jean Jaurès et mise en sens unique Nord-Sud de la rue Mérieux, déviant la circulation vers la D383 et l’A7.
  8. un parc relais de grande capacité à l’arrêt Musée des Confluences du T1,
  9. un parc relais de grande capacité (2000 places en étage) à la station  Stade de Gerland du métro B.
  10. le dégagement vers l’Ouest du périphérique par un pont vers l’A450, évitant aux véhicules Est-Ouest d’emprunter le pont Pasteur pour traverser le Rhône et éviter le bouchon vers l’A7, ceci sans attendre l’hypothétique Tronçon Ouest du Périphérique.

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